Penser que nous avons le choix est une illusion dans laquelle nous baignons. Elle est tellement énorme qu’on la confond avec la réalité. Elle nous fait croire que nous sommes libres. Mais posez-vous la question : au quotidien, faites-vous vraiment tout par choix ? Face aux autres, aux regards, aux jugements, qui peut prétendre agir systématiquement par volonté ou conviction ? Tôt ou tard, la société vous impose de garder au fond de vous vos pensées...
Voilà une part de réalité, nous n’avons le choix qu’à l’intérieur de nous-même, dans nos têtes, dans nos pensées. Le choix face aux autres n’existe que s’il rentre dans la normalité, ce conformisme qui nous emprisonne plus qu’il ne rend libre. Tout comme moi, il vous est surement arrivé d’avoir des pensées, des idées que vous n’avez jamais exprimées parce que « hors cadre ». Nous nous sommes tous déjà dit : « Ne dis rien », « Ils ne vont pas comprendre », « Je vais les saouler, ils ne voudront plus me voir », « Ils vont me prendre pour un fou », « Trop compliqué d’expliquer »…
Vous aussi avez probablement ressenti, un jour ou l’autre, ce sentiment d’impuissance quand votre point de vue que vous saviez « dans le bon sens » mais atypique se heurtait à la pensée conforme, commune et massive. Ce n'est pas simple de s’exprimer face au monde, surtout si celui-ci n’est pas prêt à vous écouter, parce qu’il n’en est pas capable, parce qu’il ne veut pas faire l’effort, parce que justement, c’est le conformisme qui prime. Alors dans ce cas, se taire finit par devenir régulièrement le choix par défaut. Ce n’est pas le meilleur, ce n’est pas celui que nous souhaitions, mais c’est le plus simple. Parce que nous sommes humains, nous finissons tous par baisser les bras tôt ou tard et selon notre résilience, nous le faisons plus ou moins souvent.
Et si tout ce que je viens d’écrire s’applique aux pensées, aux idées, aux points de vue, c’est tout autant valable pour les actes, les comportements et les attitudes. Qui n’a pas vécu ce moment où nous faisons comme tout le monde même si nous aurions bien aimé faire différemment ? Pour les actes et tout ce qui est visuel, c’est peut-être encore plus compliqué que pour les pensées. Parce que ce qui se voit ne nécessite pas autant de compréhension que des idées exprimées. Si dans la masse, il y en a un qui fait différemment, par choix ou par obligation, c’est inévitablement vers lui que les regards se tournent. Imaginez un instant que celui qui agit différemment par obligation assume une double peine, il n’a ni le choix de son comportement, ni le choix des regards dont il est l’objet.
Alors, pensez-vous vraiment avoir le choix ? Pouvez-vous affirmer que vous vous exprimez, que vous agissez, que vous vous comportez toujours dans le respect de vos convictions même si elles s’opposent au monde ? N’avez-vous jamais gardé le silence sur vos pensées, n’avez-vous jamais abandonné vos choix face à un monde qui ne tourne pas toujours rond ?
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